Giacometti... à Landerneau
De Giacometti, je gardais l'image du musée Louisiana au Danemark (magnifique musée que j'ai parcouru à deux reprises)... c'est à dire ces sculptures gigantesques et filiformes. Aux fonds Hélène et Edouard Leclerc pour la culture à Landerneau, j'ai découvert l'itinéraire de ce fantastique artiste et je me suis régalée !
C'est tellement intéressant de suivre la trajectoire d'un artiste, ses cheminements, questionnements et recherches au long de sa vie... explorations par le dessin, la peinture, la sculpture... des représentations du corps humain.
L'organisation de l'expo est faite à la fois de manière chronologique et à la fois thématique autour des grands axes de travail avec au centre une évocation de l'atelier de Giacometti. Mes photos, quant à elles, sont un peu en vrac sans trajectoire aucune !

J'ai particulièrement été touchée par ces toutes petites œuvres... et leur socle souvent démesuré...
"Paris sous l'occupation, Giacometti quitte la France en 1940, pour trouver refuge en Suisse, à Genève où, dans une chambre d'hôtel transformée en atelier, il réalise des sculptures minuscules. Cette réduction du format restitue l'expérience de la vue d'une figure se tenant au loin. "je diminuais la sculpture pour la mettre à la distance réelle où j'avais vu le personnage. Cette jeune fille à 15 mètres ne mesurait pas 80 cm, mais une dizaine. En outre, pour appréhender l'ensemble, pour ne pas me noyer dans le détail, il fallait que je sois loin. Mais les détails me gênaient toujours... alors je reculais de plus en plus jusqu'à leur disparition."
Fragment de la première version des quatre femmes sur socle - 1948-1950 - plâtre et tiges métalliques
Magnifique et touchantes série de dessins, des têtes griffonnées partout sur des coins de papier... et dont le volume est surprenant !
"Pour Giacometti, il ne s'agit pas de "représenter quelqu'un comme on le connaît, mais comme on le voit", la ressemblance étant moins dans la représentation réaliste des traits d'un visage que dans celle de la perception visuelle." (fonds HE Leclerc)
Comment passer aussi sous silence ces œuvres qui font froid dans le dos tant on sent à quel point Giacometti a été confronté à l'expérience traumatisante de la mort en assistant au décès brutal de Pieter van Meurs...
Tellement étonnante sculpture à voir de face et de profil !
L'exposition se termine par l'humanité en marche dont le fameux homme qui marche... La recherche du mouvement
L'exposition est prolongée jusqu'au 1° novembre... courez-y !
Le seul bémol de ce jour fut la remarque de l'un des gardiens de l'expo, m'amenant un crayon à papier car je n'avais pas le droit de me servir d'autre chose pour dessiner ! Heureusement que j'avais fini ma page à ce moment là ! (je n'ai que quelques traits de crayon pour finir le dessin des femmes sur socle...) Le reste a entirèrement été fait sur place (j'ai d'ailleurs rencontré ce jour là une croqueuse de Quimperlé dont j'ai rencontré le groupe... j'en reparlerai !)