Oileán Thoraigh... Tory Island 16 - les pêcheurs
Ce dernier matin, je déambule sur le port à la pêche aux informations... lorsque je vois arriver le petit bateau de pêche rouge (à chaque fois que je l'avais vu, il pleuvait ou il repartait, bref, je n'avais pas réussi à le glisser entre les pages de mon carnet)... Deux pêcheurs à bord accostent pour décharger leurs casiers. On discute un peu du temps. Ils ne pensent pas que la tempête arrivera jusqu'à chez eux. Ils ont tendance à croire qu'elle s'arrêtera plus au sud sur les côtes vers Galway. Ils me demandent si je vais à la "party" ce soir (ce soir là, il y avait deux soirées de clôture de saison sur l'île : une au bar de l'hôtel et l'autre au Club (le pub)... Et non, malheureusement, ma décision est prise, je vais rentrer aujourd'hui sur le continent (enfin, c'est drôle de parler de continent pour l'Irlande... tout est relatif !), c'est plus prudent !
Tory - 15.09.18
Les pêcheurs me disent pêcher crabes et homards... Je ne peux que vous encourager une fois encore à voir le superbe film de Loïc Jourdain "des Lois et des hommes" pour comprendre ce qui se passe autour de la pêche sur ces petites îles.
(voir au dessous des informations sur la pêche à Tory depuis le siècle dernier)
Mon atelier sur le port de pêche ;)
Lorsqu'on débarque, on est accueilli par ces dessins d'enfants (tout à fait dans le style "Tory island")
quelques jours auparavant, à marée basse...
Voici une traduction (j'ai pu commettre des erreurs) de ce que j'ai pu lire sur le sujet dans le guide acheté sur place (Toraigh-Tory Island a remote and historic outpost - 2003 (réédité en 2010)
la pêche à Tory entre 1845 et 1900 - la période post famine
En raison de la pauvreté des sols et de l'exposition aux embruns, les insulaires n'étaient pas autosuffisants en matière d'agriculture: ils complétaient leur régime avec du poisson, des coquillages et des algues comestibles.
La mer avait des stocks abondants de morue, de hareng et de maquereaux, bien que les insulaires n'aient pas exploité les possibilités commerciales avant la fin du 19e siècle. Ils ne pêchaient que pour leurs besoins, en utilisant des lignes à main munies de crochets qu'ils laissaient pendre des falaises ou de la plate-forme rocheuse sur la rive sud pour capturer le sébaste et le lieu jaune.
Vers la fin du siècle, les habitants de l'île commencèrent à pêcher à la palangre traînée derrière des bateaux afin de capturer brème, wrasse, morue, haddock, lingue, turbot, carrelet, raie et anguille. Les observateurs positionnés sur les falaises dirigeraient les bateaux vers les hauts-fonds, signalés par la présence d'oiseaux de mer en plongée.
La pêche à Tory au XX° siècle
la commission s’est engagée dans le développement de l’industrie de la pêche et, pour la première fois, Tory a pu se lancer dans la pêche hauturière. De grands bateaux à hareng à voiliers et à rames ont été acquis et une jetée construite à camusmore Bay. Une "curing station" a été mise en place, offrant aux femmes du travail, de la vidange et du salage du hareng.
Huit bateaux ont été mis en service, chacun avec un équipage de huit ou neuf personnes appartenant à un clan d'île (famille élargie). À l'époque, seuls 80 hommes âgés de 15 à 64 ans vivaient sur l'île. Les ressources humaines étaient donc considérablement renforcées.
Le Sea Fisheries Board a introduit les navires à moteur dans les années 1930 pour exploiter les stocks de hareng "matje", une nouvelle ressource inexploitée. Mais ces navires nécessitaient moins de mains et, lorsque l'offre locale de hareng diminuait et que le marché du poisson déclinait, de nombreux habitants de l'île se tournèrent vers la Grande-Bretagne comme source alternative de revenus.
Un modèle de migration saisonnière s'est développé, de nombreux habitants de l'île travaillant en Écosse et en Angleterre en hiver et retournant à Tory en été pour pêcher. Il y avait généralement une perte nette de jeunes adultes et Tory se retrouvait avec un nombre disproportionné d'habitants très jeunes et très âgés.
Après la Seconde Guerre mondiale, le homard est devenu la principale pêche. Dans les années 1970, 18 000 homards étaient capturés chaque été entre Tory et le continent. Bien que la pêche au homard soit à la fois pratique et lucrative, elle encourage la migration saisonnière car elle ne peut avoir lieu que pendant l’été. La pêche au homard a diminué au cours des années 1990, car des bateaux espagnols mieux équipés ont exploité la ressource.
En 1996, seuls deux bateaux étaient activement engagés dans la pêche. À l'heure actuelle, il n'y a pas de bateaux de pêche en activité toute l'année et une grande partie du poisson et de la consommation domestique et des visiteurs est achetée sur l'île.
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