Pont-Aven... Les artistes voyageuses
Comment ne pas être attirée par cette exposition lorsqu'on pratique le carnet de voyage ? Forcément on a envie d'aller voir... Et puis l'expo qui a lieu au musée de Pont-Aven s'achève le 5 novembre. Il était donc temps d'aller y faire un tour. Cette expo regroupe environ 150 œuvres variées (peintures, dessins, sculptures, photos... etc) provenant d'une trentaine d'artistes. Son premier intérêt réside donc dans cette variété. Il faut resituer ces voyageuses dans cet espace temps allant de la belle époque à la seconde guerre mondiale. Pourquoi et comment voyageaient-elles ? Pour la plupart, elles suivaient leurs époux nommé dans les colonies. Eh oui, on est en pleine époque coloniale ! Et la carte du monde publiée au dessous nous rappelle le dessous des cartes ! C'est aussi l'époque des premiers mouvements féministes et du courant orientaliste. "Si cette traversée d'un monde colonisé par les artistes de cette exposition est exempte de représentations caricaturales dégradantes, elle ne s'accompagne pas pour autant d'une remise en question de la "mission civilisatrice" de la France. Cette question n'était soulevée à cette époque que par une minorité d'écrivains et de journalistes" (extraits d'un panneau de l'expo accompagnant la carte du monde). La seule artiste a avoir eu un regard critique à l'égard de la situation coloniale est Lucie Cousturier qui voyagea 10 mois en Afrique.
Ce recadrage du contexte n'enlève rien à la qualité des œuvres présentées. J'ai été particulièrement sensible à un extrait d'une grande frise (elle mesurait au départ 40 m de long) de personnages indochinois sur papier gouache et huile (1931) de Marie-Antoinette Boullard-Devé qui représentait une partie des 54 ethnies vietnamiennes. Elle figurait sur le flyer et j'ai donc eu envie de la poursuivre sur mon carnet.
Voilà juste un aperçu... Si vous êtes dans le secteur, courrez-y avant le 5 novembre. De beaux voyages vous attendent !